Site relatif au jeu fractal. Aucun des faits mentionnés ici n'est réel. Numéro 23. An 10, Printemps 6/8
Sval,
Niira: Ton histoire est
pour
moi un très grand mystère !
D'où viens-tu cher Sval ?
Sval: Mes souvenirs les
plus
anciens datent d'après
le crash, comme pour beaucoup. Je me suis retrouvé un jour
en train d'errer au milieu du désert des soupirs, un peu au
nord de Santa Frost. J'y ai rencontré un compagnon
d'infortune avec qui j'ai longé le Styx en direction des
monts Sérail. Je me suis arrêté
à l'emplacement même du Rempart du Justice, une
petite oasis au SO de Terra Prima (qui était encore une
minuscule communauté sous perfusion des DN) et j'y ai
installé l'Auberge des Cannibales avec trois ou quatre
compagnons de rencontre. Mon objectif était de fonder une
communauté neutre entre TP et le Campement, qui puisse
servir à commercer du soufre entre ces deux villes,
à un moment où les relations DN-campeurs
étaient tendues. C'est à cette époque
que j'ai écrit la première partie de l'histoire
des DN. L'hiver venu, nous eûmes le plaisir et le malheur de
voir arriver un troupeau de chevaux. Attirés par l'aubaine,
nous sommes tous sortis de la com pour les capturer. Hélas,
nous n'étions pas assez nombreux pour tenir l'Auberge et
exploiter le troupeau. La mort frappa bientôt tous mes
compagnons, soit par la faim, soit par des attaques de pillards. Je
fini par me retrouver seul à l'auberge à la
tête de nos réserves, et fort malade, car ayant bu
trop de redbull. J'ai également rencontré
Glandalf –et survécu à cette
rencontre!-. Glandalf m'a donné quelques vivres, en
échange de redbull, et a oublié de me tuer, ce
qui était –il me l'a dit plus tard- son intention
première. C'est le Campement, plus exactement Manfred et
Aligre, qui m'ont finalement sauvé la vie en me permettant
de rejoindre leur ville. Mes habitudes gastronomiques m'ont cependant
fermé la porte du campement, et je n'ai pu
qu'échanger mes biens contre mon premier cheval.
Sval:
Tu
es
arrivée dans le désert au nord du Bordel et tu
dois la vie à Mamy Gwaï, qui t'a sortie des griffes
d'un salémien sadique. Quel souvenir gardes-tu de cette
grande dame?
Niira: C'était quelqu'un de bien. A cette époque,
personne aurait parié le moindre greenflouze, d'autant plus
que ça existait pas encore, sur moi. J'étais
juste une gamine pleurnicharde et chialeuse, une fille qui avait aucune
chance de devenir mieux qu'une esclave sexuelle. Elle m'a recueillie et
elle a réussi à me faire comprendre que
j'étais intelligente et pleine de ressources, que je pouvais
être une femme forte et libre, devenir maître de
mon destin, à son image. Les entraînements de
Kasimir m'ont endurcie et fait réaliser que si
j'étais pas bien costaude, je pouvais compenser par ma
volonté et ma détermination. Je dois tout
à Mamy Gwaï, elle m'a sauvée et c'est
elle qui a parlé de moi à Darkjul. Elle avait la
réputation d'être une pute, surtout dans le nord,
mais c'était juste une femme qui s'encombrait pas de
principes idiots. Elle était forte et
déterminée. C'était quelqu'un
d'intelligent et qui savait mener ses hommes.
S.:
Après
ta rencontre avec Mamy Gwaï, tu t'es retrouvée
à Greenhill. La greenvodka est-elle toujours ta boisson
préférée?
N.: Bien sûr ! J'en ai encore en réserve, je me
suis
réapprovisionnée lorsque j'ai retrouvé
les Greenhilliens à Métal Hurlant. Greenhill
était une ville géniale, on s'y emmerdait un peu
parfois mais beaucoup moins que dans la plupart des autres grandes
communautés. Y a encore des moments où je
regrette la grande époque avec JustBob et Eo'.
Niira.:
Qu'est-ce
qui
t'a amené à lier un contact avec les Dragons ?
Sval.: L'écriture de la première édition de l'histoire des DN probablement. J'avais fait ce travail seul dans le désert, uniquement à partir des informations qui arrivaient sur ma radio, pour tenter de comprendre le monde où je me trouvais. La parution de l'ouvrage a fait forte impression sur quelques DN, et j'ai alors bénéficié d'une certaine sympathie parmi eux. Je ne les avais cependant jamais rencontré à ce moment, et mon destin aurait probablement pu basculer si le Campement m'avait ouvert ses portes. C'est après avoir échangé mon cheval –et rencontré Alex Deland à l'occasion- que je me suis dirigé vers Greenhill. J'avais reçu une proposition d'interview de Darkjul J'ai également rencontré Glandlaf qui est resté une nuit à l'Auberge.s'agissait de la prise de l'Internat avec Sydney, ce que j'ignorais. En fait DJ n'a jamais mis les pieds à Greenhill mais a franchi le Sylver immédiatement
Suite dans la colonne centrale
DN :
L'ouverture récente des archives du sud Sylver est
intéressante à plus d'un titre: non seulement, on
apprend que les dirigeants du Campement et de MH étaient en
contact étroit avant la guerre entre leurs villes, mais on
apprend également que la Draconia et certains
Métalleux ont préparé une offensive
contre Terra Prima, avant même le début de la
guerre ECHOS/TP.
Le PDNI peut maintenant donner quelques détails sur cette
opération, restée top secrète
jusqu'à aujourd'hui. Juste après la bataille de
Salem, des discussions animées avaient lieu dans les
cénacles les plus discrets de Draconia. Certains DN s'y
inquiétaient de la puissance toujours croissante de TP, et
craignaient de voir le jour où les bolchéviques
seraient capables d'attaquer la Draconia. Des doutes existaient
même sur la loyauté de certains dirigeants de
Draconia.
A ce moment, un deal était conclu entre Sioban et Catherine
pour la destruction d'Eden: Catherine sous-traitait aux Dragons Noirs
l'attaque de la ville, et reconnaissait du même coup la
frontière de Draconia. Kyr par contre passait sous
domination primienne, pour leur malheur, puisque la ville est
rasée enété
2/8 de l'an 6.
Peu après cette aventure, certains DN se retrouvent
à MH en pleine préparation de l'offensive contre
l'ECHOS. Ils rencontrent là un petit groupe de
métalleux également convvaincus de l'importance
de limiter la puissance de TP. Une voiture est chargée de
munitions, un groupe se constitue. Les meneurs observent sans
relâche les mouvements de troupes autour de Terra Prima, se
préparant pour un raid à l'intérieur
des remparts un jour où la garnison est plus faible que
d'habitude. L'information parvient au somment de l'organisation DN, qui
refuse l'opération. Terra Prima est sauve, les
néobolchéviques raseront l'ECHOS, et JBS,
Fallout, Yunfa et consors auront tout le temps nécessaire
pour préparer leur trahison et s'attaquer à la
Draconia.
-DN- Karita est morte, enfin diront ses détracteurs, dans un banal accident de buggy qu'elle convoyait pour le compte de MH. Karita était originaire du campement, qu'elle quitta pour Terra Prima, attirée par le rayonnement de cette cité alors florissante. Son rôle au sein du parti néobolchévique est fortement contesté, car, selon certains, elle aurait directement participé aux nombreux meurtres commis par cette organisation, où elle obtint le grade de kapamov Karita. son crédit à terra Prima sera entamé lorsqu'elle donnera un coup de main à sa compagne Yunfa, également ancienne du campement, qui était accusée de trahison envers le parti.
DN
Ouaiiis!
Du sang!!! Cool. ça faisait longtemps qu'il n'y avait pas eu
un
beau massacre bien gore, avec des petits bouts de cadavres chauds
partout, des tripes écrasées
mélées
à la boue et à la merde, des guerriers en transe
hurlant
de douleur quand une balle leur arrache un bras ou quand ils plongent
leur bite dans les entrailles sanglantes d'un prisonnier
éventré.
Nous entendrons bientôt le cri des prisonniers
violés, les femmes sodomisées et
empalées, le
hurlement des enfants aux membres arrachés par les
grenades...
Bientôt les Dragons Noirs seront le cauchemar d'une nouvelle
cité, d'un nouveau peuple. Mais les Dragons Noirs
eux-mêmes ne seront plus. La bannière qui flottait
jadis
avec orgueil est désormais déchirée,
les
combattants de Salem n'ont pas retrouvé leur
génie et leur folie
guerrière qui les protégeait contre toute
attaque, contre
toute blessure. Aujourd'hui, ce que vous verrez, ce sont des Dragons
célèbres, courageux, agiles, luttant pour leur
vie devant
une armée massive, lourde, professionnelle: celle venue des
leçons du néobolchévisme, celle
construite avec
patience par Karlsbad, celle qui annihila les défenses de
l'ECHOS, celle de John Bobian Soporatto,
néobolchévique de formation, traitre par
vocation, tueur par religion.
C'est un monde nouveau qui se lève, dirigé d'une main de fer par des êtres froids et sans scrupules, où le courage et l'amitié seront bannis, où les talents des Dragons: guerre et paix, haine et amitié mélés, destruction et construction ne seront plus.
Le Petit DN illustré, ce sont aussi les autres numéros
Niira- LC: La
bataille fait maintenant rage
depuis plusieurs jours sous les remparts de Los Camelots.
L'armée des Dragons et des Nepharites est parti de
Bourg-Tonkul il y a plusieurs semaines. Nous sommes passés
par le nord et avons construit une route pour faire passer les
véhicules jusqu'à Los Camelots.
Le premier assaut a
été décevant, il n'y a pas vraiment
eu de bataille et peu de victimes chez nos ennemis. De petits groupes
de combat de la communauté ont aussitôt
riposté afin de nous faire gâcher nos munitions.
Nous avons trouvé des parades.
Kasimir a fini par nous rejoindre lors
du second assaut. Cette fois-ci, nous avons tué une dizaine
d'ennemis, ça fait peu encore. Mais la ville
s'épuise, elle compte de très nombreux
blessés, ses remparts sont durement touchés,
particulièrement par nos lance-flammes. Kaz et moi avons
souvent ordre de foutre le feu à tout ce qui peut cramer
dans les remparts, ça crée la panique, provoque
des blessures par le feu et fait gâcher de l'eau.
Peut-être y aura-t-il bientôt une brèche.
J'ai été
très surprise par la résistance des habitants de
Los Camelots. Ils sont très nombreux mais mal
armés et mal entraînés, je ne pensais
pas qu'ils tiendraient plus de deux semaines. Je me demandais si nous
devions respecter leur courage et leur ténacité,
avant de prendre conscience quelle était la base de leur
armée... des zombies.
C'était donc cela... Les
chefs dirigeaient des cohortes de chair à canon vide de
tout. Pas d'inspiration, de peur, de douleur, ils étaient
tous comme des robots. Quant aux puissants, que risquaient-ils
à envoyer mourir ces pantins sur les remparts ? J'avais des
doutes quant à cette attaque, je n'en ai plus. Et ces gens
nous donnent des leçons ?
Ces chiens ne méritent rien,
ni le respect de l'humaniste, ni le respect du guerrier. Ils sont des
pleutres qui usent de malheureux qui ne sont pas plus que des esclaves.
Tout le monde sait bien comment va se
finir cette histoire. JBS est loin, Los Camelots est perdue et c'est
mieux comme ça. Je ne peux m'empêcher d'avoir des
inquiétudes néanmoins, qui sait ce que cet abruti
nous prépare. Le risque demeure mais pour la semaine
prochaine, aucune inquiétude, il est encore à
Port Chéri, impossible qu'il fasse une telle distance si
rapidement. On aura tout le temps de le voir arriver et on sera
prêts...
*Incomplet...*.
<DN>Vodkovsk
JBS, ancien chef de troupe
néobolchévik,
particulièrement impliqué dans l'attaque de Santa
Frost,
s'est rallié il y a six lunes aux gais bikers. Le climat
morose
de MH ne lui convenait plus, et il a été vu
passer vers
le nord aux commandes d'un convoi d'une puissance de 500 fusils il y a
une dizaines de lunes. A
l'époque, sa sortie semble avoir
été concertée avec les
autorités de
Draconia -sur les routes de laquelle il voyageait- bien qu'il ne soit
saisi d'aucune mission dragonnesque. Son but avoué
à
l'époque était de raser la ville de Los Camelots,
ce qui,
il faut bien le dire, indiffèrait grandement les
autorités de ce pays. JBS paraît avoir
changé
d'objectif en cours de route, car, arrivé à la
hauteur de
El Gandjah, son comportement est devenu pour le moins autoritaire. Sans
doute arrivait-il au bout de ses réserves, tant en
pétrole qu'en nourriture, et le seul moyen de s'en procurer
de
nouvelles était de racketter une ville proche de la
direction
des Dragons Noirs. Cette initiative malheureuse a conduit Son
Excellence la marquise Sioban a intervenir et à
ordonner
la destruction des deux extrémitées du pont sur
lequel se
trouvait le convoi de JBS.
Les soutiens dont avaient pu bénéficier JBS au
cours de
son trajet furent également examinés de
près, et
certaines complicités au coeur même de la
Draconia
ont été suspectées avant
d'être
lavées de tout soupçon: les personnes
incriminées
auraient agi de bonne foi, ignorant le changement de bord de JBS. Un
convoi de ravitaillement venant du sud a ainsi
été
intercepté et détruit, mais les
communautés
à l'origine de ce ravitaillement n'ont pas
été
rasées.
.
-DN- Jeune suédoise bien sous tout rapport cherche doses de cocaïnes pour usage immédiat. Urgent. Contacter Métal Hurlant. Remerciements éternels assurés
S.:
Parle-nous
de
tes sentiments à la mort de Mamy Gwaï
-assassinée par des salémiens en Orni
à l'automne de l'an 4-.
N.: J'étais complètement abattue et c'est
à partir de là qu'est née ma haine de
Salem. C'est un des regrets de ma vie, de pas avoir pu participer
à la fin de cette foutue communauté.
C'était terrible pour moi, c'était la mort d'une
femme pour laquelle j'avais une admiration infinie et la mort de mes
rêves quant à un possible avenir chez les DN...
Par chance pour moi, Mamy avait déjà
parlé de moi à Darkjul et c'est là
qu'il m'a contacté. J'espère que, de la
où elle est, elle est fière du chemin que j'ai
parcouru.
S.:
Ton
départ, en mission pour les DN, a
coïncidé avec la bataille de Salem, et la mort de
Darkjul. Comment as-tu vécu cet épisode tragique
pour la Draconia?
N.: Beaucoup d'inquiétudes et une certaine horreur. Je
croyais
Darkjul et ses lieutenants indestructibles, j'étais
pétris d'admiration devant eux, une vraie gamine.
Etrangement, ça été une chance pour
moi. La crise qui a suivit pour les Dragons m'a permise de me creuser
un trou qui allait plus loin que le rôle de petite
exploratrice, je crois. C'est comme ça que je me suis
retrouvée bombardée comtesse dans la
hiérarchie DN à l'époque du Royaume de
Draconia.
N.:
Tu
t'es fais à travers le désert une
réputation, au choix de monstre ou de cannibale gourmet.
Est-elle mérité ? Pourquoi avoir voulu faire du
cannibalisme un réel art culinaire ?
S.: J'ai découvert le
goût de la viande humaine peu
après le crash. On trouvait alors en grande
quantité ce type de nourriture, qui
dégoûtait inexplicablement la plupart des vivants.
Néanmoins, comment considérer autrement que comme
de la viande les membres d'un espèce dont la
bêtise avait conduit au crash? Mes contacts avec Kate B. ont
été extrêmement formateurs de ce point
de vue. La gastronomie vient ensuite naturellement, comme une marque de
civilisation.
S.:
D'après
toi, pourquoi aujourd'hui les pacifistes de tout bord
préfèrent-ils prendre parti pour JBS qui a
attaqué il y a peu el Gandjah, plutôt que pour les
DN qui assurent la défense de Draconia?
N.: Parce que les pacifistes sont une bande de gros cons. JBS est un
terroriste et un homme dangereux. Il roule pour lui, tout ce qui
l'intéresse c'est ses intérêts propres
et il bouffera à tous les râteliers pour
ça. Les pacifistes vivent pas dans le Fract, ils vivent dans
un rêve, une illusion absurde. Le désert est
violent, destructeur, impitoyable. Il n'y a jamais eu qu'un seul
vecteur de paix dans ce monde et c'est les Dragons Noirs. Du temps
où je suis arrivée dans le désert, le
sud-sylver était déjà une
région sûre et sécurisée,
pleine de chantier de route et où la civilisation
commençait à renaître. Oui, il a fallu
que les DN tuent et massacrent pour ça, le monde est ainsi,
on amène pas la paix avec des bons sentiments.
S.:
Comment
expliques-tu le vent de haine qui s'est levé contre les
Dragons -et qui a permis l'émergence irrésistible
de Terra Prima-?
N.: Les Dragons ont la réputation d'être des
tueurs
fous et aveugles, de massacrer pour s'amuser et de faire de pire en
pire dans la hiérarchie des horreurs juste pour le plaisir
du défi. Alors on va pas mentir, beaucoup des guerriers
Dragons sont ainsi, et après tout, pourquoi pas ? Ce sont de
grands guerriers, des alliés fidèles et des bons
copains lorsqu'il s'agit de faire la fête. Les
têtes pensantes, celles qui donnent les ordres, voient plus
loin par contre. Le principe chez les Dragons, c'est que tant qu'on est
fidèle au clan et là quand on a besoin de nous,
on fait ce qu'on veut. C'est très loin de la structure
imposée par les Bolchos. Ce côté 'horde
incontrôlable' terrifiait et donnait l'impression que nous
tapions au hasard juste pour le "fun". Mais la majorité n'a
jamais compris que les DN étaient un fléau bien
moindre que Terra Prima.
Niira:
Et toi comment tu l'explique la haine envers les Dragons ?
Sval: Les DN sont le seul groupe du
désert à avoir
réussi non seulement à survivre, mais
à créer un espace à peu
près sûr où les draconiens ont pu se
développer tranquillement. C'est aussi le seul groupe
à avoir survécu à l'épisode
Terra Prima, qui est un des plus dommageable à avoir eu lieu
depuis le crash.
S.: Au début, par désœuvrement sans doute, et par intérêt pour le monde dans lequel je me trouvais. Ensuite, c'est devenu une créature à part entière, qui réclamait ses corrections et compléments. Je me suis arrêté au moment de la mort de Darkjul, car j'avais trop facilement accès à des informations secrètes des Dragons Noirs, et mon implication empêchait le recul nécessaire à l'histoire. J'ai investi alors mon énergie dans le PDNI, à la demande de Darkjul.
N.:
Tu es le vrai
fondateur du PDNI et tu l'as tenu seul pendant une bonne
période. Pourquoi avoir voulu se lancer dans cette aventure
? J'imagine que tu es fier de ton "bébé" !
S.: Extrêmement fier! Là encore, c'est le seul
journal
à avoir connu une telle longévité,
avec peut-être le courrier de Greenhill. Mon seul regret est
de ne pas avoir réussi à garantir la
sécurité aux correspondants du journal. Tous sont
morts aujourd'hui, généralement de mort violente,
au cours des différents épisodes guerriers qui
ont agité le désert depuis la mort de Darkjul.
Seuls survivent encore les deux rédacteurs qui m'ont
accompagné au début du journal, et dont l'absence
fut irremplaçable: Kasimir et toi. Je vous souhaite
d'échapper encore longtemps à la
malédiction qui frappe les collaborateurs du PDNI.
S.:
Tu es toi-même l'une des trois membres fondateurs du PDNI.
Pourquoi t'étais-tu lancée dans cette aventure?
N.:
A cette époque j'étais à Greenhill, je
tenais pas en place, je tiens
toujours pas en place. Lorsque tu m'as parlé de ce journal,
je me suis
dit que c'était génial. Participer à
un journal, c'est l'occasion de
faire parler. C'était ma principale motivation, je voulais
que ça
débatte, gueule, s'étripe autour de ce journal.
Obliger les gens à
parler.
S.:
Après la mort de
Darkjul, tu t'es retrouvée à la tête
d'Antarcia, la colonie la plus au
sud de Draconia, chargée d'exploiter du charbon dans le
grand-sud.
D'après toi, que t'a apporté cette
expérience?
N.:
On était bloqué dans cette mine de charbon en
plein hiver et sans
nourriture et Ebola ne pouvait pas nous approvisionner car
c'était la
famine là bas aussi. Mais j'avais une équipe et
elle devait survivre,
alors j'ai trimé jour et nuit pour trouver un moyen de
sauver tout le
monde, et j'ai réussi. Une fois la communauté en
sécurité et auto
suffisante, j'ai tout refiler à Cassandra et j'ai... tout
lâché. J'ai
zombifié quelques mois, j'arrivais pas à
encaisser l'échec de mon
expédition. Ils ont eut peur un moment, mais j'ai finit par
revenir à
la vie, plus déterminée que jamais. J'ai compris
qu'il y avait toujours
moyen de s'en sortir si on avait une équipe
compétente et si on savait
les diriger et leur donner confiance, même dans les pires
situations.
S.:
Tu as également
dirigé une expédition au sud de la Draconia,
à la recherche de
nouvelles terres. A quoi ressemble l'océan infranchissable
du grand
sud?
N.: C'était juste avant Antarcia.
Je devais trouver un continent dans la Mer du Sud. Le projet
était d'y
monter une communauté puis de faire des pirogues pour
traverser. Mais
c'était de la folie, on l'a découvert
là bas. C'était que de la
banquise et au bout de la banquise c'était une mer folle,
inimaginable.
Jamais aucun marin du Fract a du voir un truc pareil. Des vagues
déchaînées, des bouts de glaces
ballottés dans tous les sens, un
blizzard digne des pires tempêtes de sable mais en
gelé. Pas un navire
dans le Fract ne peut traverser ça. Peut-être dans
un siècle...
S.:
Antarcia a été dissoute, les mineurs trouvant
refuge à Ebola. Tu t'es
toi-même partie dans le nord à la suite des DN.
Quels ont été tes
engagements à cette époque?
N.: J'étais
devenue une vraie DN, je devais donc suivre le clan maintenant qu'il
avait renoncé à sa sédentarisation. On
a laissé nos titres de noblesse
derrière et on est parti pour le nord, fonder BTK. J'avais
plus
d'engagement particulier, j'étais juste l'une des leurs.
C'est là que
j'ai été voir Eowin à Ocre-lune,
c'était pile sur le trajet. Et comble
du hasard et de la joie, je suis arrivée la veille de
l'accouchement,
pile à temps pour jouer les sage-femmes avec Cannibal et
apprendre que
j'étais la marraine.
N.:
On parle de mes
voyages à travers le sud, mais tu n'es pas le dernier des
baroudeurs ! Ces derniers temps tu t'es fait beaucoup plus discret,
qu'est-ce que tu nous préparais ?
S.: Peu de choses devant
réellement toucher le public en fait.
Après la prise d'Eden, où est morte une des
correspondantes du PDNI, et le départ d'Ambre du groupe des
DN qui m'entouraient, j'ai pris du recul par rapport aux Dragon noirs
et à la politique de Sioban d'aide à Terra Prima.
J'avoue avoir pensé rejoindre Ambre, menacée par
les primiens, dans sa route vers le Nord. Je me suis
contenté de faire mon possible pour convaincre Sioban,
Kurgan, Kasimir et tous les DN à ma portée qu'il
était inutile de la pourchasser. Le débat faisait
rage à l'époque entre les anciens DN et les
nouveaux venus de Greenhill. Ces derniers, dont tu as fait partie,
étaient très méfiants à
l'égards de Terra Prima.
N.:
Pourquoi cette méfiance?
S.: J'étais personnellement convaincu que Catherine n'attendait qu'une occasion pour nous trahir et nous rayer de la carte. Une bonne part de mes actions en sous-main de cette époque étaient dirigées contre TP, dans l'ignorance totale de Sioban qui étaient convaincue de la loyauté de Catherine, avec malheureusement très peu de succés.
N.:
Et tu es parti à la recherche de Sydney?
S.: Sydney avait décidé de se retirer dans le
désert pour y mourir. Je me suis alors lancé dans
la recherche de son corps, au milieu du sud sous domination primienne,
une façon après le départ d'Ambre de
prendre du temps pour réfléchir. Gouroux
était alors prisonnier de MH: un autre informateur du PDNI
empêché de travailler. Pour son compte, j'ai eu
l'opportunité d'aider –trop faiblement
hélas- Kikigrise à le rejoindre. Elle faisait
partie de la résistance anti-bolcho et devait le rejoindre
pour faciliter son évasion. Malheureusement, elle est morte
peu après notre séparation, entraînant
la perte de Gouroux presque immédiatement. Je me suis
toujours demandé si j'aurais pu l'aider à
parvenir à son but. C'est là un de mes regrets
politiques les plus importants.
S.:
Tu as dû
affronter l'attaque de Zagaldal à Ocre Lune, puis a vu le
retour
D'Eowin en Draconia à la mort d'Eric -ancien diplomate de
l'ECHOS-
N.:
J'ai un peu honte mais j'ai pas affronté Zag.
J'étais partie quelques
lunes avant. Les DN déménageaient de BTK et on
était en route pour Vod
lorsqu'on a appris ça. Le coup a été
terrible, j'avais des gens très
cher à Ocre-lune... Dont Cassandra que je venais de quitter,
j'en
culpabilise encore maintenant. J'étais très
heureuse qu'Eo' se joigne à
nous, même si j'étais très triste
qu'elle ait eu à vivre une épreuve
aussi horrible. Pourtant, les quelques mois qu'on a passé
ensemble chez
les DN ont pas été si mal...
N.:
Qu'es-tu devenu après la disparition de Terra Prima?
S.: J'ai pris petit à petit
de plus en plus de
responsabilités dans les affaires de Draconia du sud, en
tant que facilitateur, mercenaire et messager. J'ai eu la chance de
pouvoir négocier la paix à Opale, alors que Hyne
et d'autres draconiens voulaient la détruire suite
à un différent négligeable. J'ai
réussi à convaincre Darkjul et Kurgan d'imposer
la neutralité à Ebola, et l'attaque a
échoué. Cette réussite en a
amené une autre, qui me tient encore plus à
cœur: la récupération de l'Orni du
Campement.
S.:
Niira, tu as été à Bourg Tonkul.
Peux-tu nous décrire cette cité?
N.:
C'est plutôt cool. Bonne ambiance, pas prise de
tête, murge et grosse
bouffe et plus pour ceux que ça amuse. Spectacle gratuit
à l'arène tous
les jours avec des célébrités. J'y
suis passée quelques coups mais
beaucoup moins que nos meilleurs guerriers.
S.:
Les habitudes des habitants sont-elles en rapport avec son nom?
N.: Oula, oui, je crois. Mais enfin tu sais, je suis pas si chaudasse
que ça alors j'ai pas beaucoup essayé finalement.
N.:
Tu as aussi réussi à racheter l'Orni du
Campement...
S.: J'ai toujours
été convaincu que les Dragons Noirs
ne devaient pas tolérer de puissance militaire
supérieure à la leur dans leur voisinage. Lorsque
les népharites ont attaqué le Campement,
après la disparition de Terra Prima, j'ai
immédiatement pensé à l'Orni du
Campement, qui était le seul à ne pas
être en possession de nos ennemis de la horde. J'ai donc
contacté Sparafucile sitôt le campement
détruit pour lui proposer de venir échanger
l'Orni contre du matériel en Draconia. La discussion fut
évidemment ardue, et je craignais qu'il ne décide
de fuir vers Donbass, cité qui nous est hostile, bien que
neutre. Je contactais également le chef de cette ville pour
qu'il me dise s'il avait des informations sur Sparafucile.
Heureusement, Sparafucile s'est finalement décidé
à rejoindre la Draconia, à Opale, et mon travail
pour cette com m'a permis de pouvoir puiser dans ses
réserves pour acheter l'Orni. Sparafucile est ensuite parti
sans encombres vers le nord, via la route de l'Est draconien et Bourg
Tonkul. L'opération faillit échouer à
cause d'un anonyme qui avait appris je ne sais comment la
présence de Sparafucile à Opale, et l'a
dévoilée sur les ondes publiques. Spara a donc
dû partir plus rapidement que prévu, mais il a
néanmoins sauvé sa tête, et je pense
que c'est une bonne chose.
De mon coté, j'ai pu conduire l'Orni jusqu'à
Vodkovsk, où je l'ai remis à Sioban, pour usage
dans la guerre contre Krill
S.:
Parlons de choses
plus personnelles: tu as eu une longue relation avec
Cassandra,
rencontrée à greenhill. Qu'est-elle devenue?
N.: Morte à Ocre-lune...
S.:
Comment s'achève ta relation avec elle?
N.:
Mal. Je venais de la plaquer, ça n'allait vraiment plus bien
entre
nous. Ca a explosé à Ocre-lune et je lui ais
interdit de me suivre. Eo'
lui a proposée une place, elle est restée, et
elle est morte...
S.:
Tu es devenue la marraine des deux jumelles d'Eowin. Comment s'est
passé le contact avec ces gamines?
N.:
Vraiment très bien. Déjà je les ais
mises au monde avec Cannibal, ça
crée un lien particulier. Je les ais tout de suite
adoré et on a passé
des moments géniaux ensembles. Me souviens d'une bataille de
boue assez
mémorable. Je suis heureuse qu'elles aient pu se remettre du
traumatisme qu'a été leur enlèvement.
Je suis certaine qu'elles auront
un rôle à jouer dans ce foutu désert,
au même titre que la p'tite Dyna.
S.:
Tu as dû les laisser avant de rejoindre LC, la
séparation a été difficile?
N.:
Assez... Eo' les a confiées à Cannibal et
Malvina, c'était le plus sûr
pour elles. Dynamo est restée avec elles aussi. Je trouve
que j'ai un
peu trop négligé mon rôle de marraine
mais je dois suivre le clan tant
que c'est indispensable. Lorsqu'on en aura finit avec Los Camelots et
ce connard de JBS... Je sais pas, j'en finirais peut-être
avec tout ça
pour m'occuper d'elles... Oui... Je crois que ça me
plairait...
Niira ne reverra jamais ses filleules: peu de temps après cette interview, JBS, arrivé on ne sait comment à Los Camelots, menait une attaque contre le camps DN, attaque ou cours de laquelle Niira trouvait la mort.